Notre pays vit actuellement des moments terribles. Et le mot n’est pas assez fort, pour traduire les dérives et les horreurs que nous affrontons au quotidien. Ce n’est pas seulement le tribalisme qui traumatise, mais aussi le pillage, le vol, le goût que certains prennent à piétiner leurs semblables, à les égorger, à répandre la peur, à bafouer la vie. La guerre de tous contre tous n’est donc pas une hypothèse philosophique : elle est la menace la plus immédiate dont il faut se départir. En ce sens, Paul Biya, le Président de la République, aurait dû prendre des mesures fortes. L’écrasante majorité des Camerounais est à présent dans cette situation. Puisqu’on leur impose de choisir entre la forfaiture et la sottise, ils choisissent d’observer la scène infâme, en attendant… La question que nous formulons, au sortir de ce régime politique asphyxiant et enlaidissant est celle-ci : quelle issue, quelle alternative s’offrent à nous ? Qui, parmi vous, est la meilleure promesse des nouvelles générations et comment l’entretenez-vous ? Quelle est sa garantie d’épanouissement ? Où sont les portes du rêve et de l’action dans l’immense édifice technocratique momifié que vous vous êtes constitué depuis 1982 ? Nous envisageons la prise en charge de nos aspirations à un double niveau : au plan de l’écriture qui en élabore la physionomie et les enjeux, et au plan de l’intervention politique qui en fait germer et éclore les promesses. Camerounais originaire de la région du Centre, Fridolin Nké, après son baccalauréat, s’inscrit en philosophie à l’université de Yaoundé I. En 2005, bénéficiant d’une bourse de mobilité académique, il part pour l’université de Sherbrooke au Canada. Plus tard, en 2009, il est invité en Belgique par le groupede recherche «Phénoménologies». De là, il soutient sa thèse de doctorat en philosophie et lettres en 2012, à l’université de Liège, avant de retourner au Cameroun où, depuis 2015, il enseigne au département de philosophie de université de Yaoundé I